dimanche 14 janvier 2018

Saint Vincent de Reugny, édition 2018

En ce samedi 13 janvier avait lieu la traditionnelle fête de la Saint Vincent, patron des vignerons, organisée par l'Association des Viticulteurs de Reugny. La bénédiction du vin nouveau était agrémentée de morceaux joués par la chorale Brenn'Note et par l'orchestre de la Société Musicale de Reugny. Le Grand Maître de la Confrérie des Chevaliers de la Chantepleure a ensuite pris la parole pour procéder à l'intronisation des nouveaux chevaliers (dont une seule chevalière), recevant pour mission d'être ambassadeurs du vouvray partout dans le Monde.
Discours de Daniel Allias, Grand Maître de la confrérie.
La bénédiction de cette année eut une constitution toute particulière due à l'impossibilité d'utiliser l'église paroissiale, fermée depuis le 22 septembre 2017 pour raisons de sécurité. C'est donc dans le gymnase intercommunal, symboliquement sacralisé pour l'occasion, qu'elle a pris place. Une semaine avant il avait accueilli les vœux du Maire, la Salle des loisirs commençant à devenir trop étroite pour la population communale.
Une photo de l'église était projetée au-dessus de l'autel.
Tour à tour, l'orchestre et la chorale ont pu égayer l'oreille des participants à la cérémonie, dans un espace dont les qualités acoustiques étaient tout à fait différentes de celles de l'église, mais dont il a bien fallu se contenter faute d'autre choix possible (difficulté que les musiciens ont su surpasser avec talent).
L'orchestre de la Société Musicale de Reugny

La chorale Brenn'Note




































Le tonneau de vin nouveau, après sa bénédiction, est sorti du gymnase afin que commence la seconde partie de la cérémonie.
La seconde partie de la fête de la Saint Vincent est conduite par la Confrérie des Chevaliers de la Chantepleure, qui a fêté ses 80 ans il y a quelques semaines. En effet, la confrérie a vu le jour le 19 décembre 1937, un an après le décret de création de l'AOC Vouvray, et à l'initiative de Charles Vavasseur, alors maire de Vouvray.

Le nom de la confrérie vient du "robinet de bois (canelle) que l’on met au fût pour en tirer le vin. Lorsqu’on tourne la clé, elle grince, elle chante et lorsque le vin coule, elle pleure des larmes de joie ! d’où « chante-pleure », que le vigneron nomme plus couramment «champlure». Ce qui a donné le gentil nom de Chantepleure." (voir le site de la confrérie).

Elle a pour principal objectif de promouvoir les vins de Vouvray, mais, comme le signale Nicolas Raduget dans sa thèse (Les acteurs et les voies de la mise en valeur du patrimoine alimentaire de la Touraine des années 1880 à 1990, soutenue à l'Université François Rabelais de Tours en 2015, p. 269-270) "sa mission ne se limite pas à cela : renom de la gastronomie tourangelle, maintien des traditions locales, idéal de « sentiments d’amitié, entraide, honneur, générosité et désintéressement » figurent également parmi ses objectifs. On perçoit, à la lecture de ces différents buts, que le Vouvray, plus qu’un vin, est l’ambassadeur de la gastronomie départementale. Non content de s’imposer comme un fleuron commercial local, il cherche également à devenir un emblème culturel. Quel personnage plus approprié que Rabelais pour alors devenir le « père spirituel » de la confrérie. Saint-Martin, Saint-Vincent ou encore Noé ne sont pas non plus négligés par les discours du « grand maître »."

Pour témoigner de ces discours, rien ne vaut une vidéo ! Vous trouverez ci-dessous une captation de quelques minutes du discours très pittoresque de Daniel Allias, le pétillant grand maître de la Chantepleure depuis 2002 ("Saint Vincent - Saint Martin, nous sommes donc en adoration devant cette belle paire de saints"), suivi de l'intronisation des nouveaux chevaliers de cette confrérie encore très (trop ?) masculine et du vin d'honneur (on raconte que cette inégalité paritaire est causée par la difficulté à trouver des femmes qui consomment du vin). Le repas, habituellement organisé dans la Salle des loisirs, avait lieu cette année au château de Jallanges.